Plus de fautes d’orthographe ? Un univers libéré des règles d’orthographe.

Un univers libéré des fautes d’orthographe ?

Dister (2016) le constate comme bon nombre de parents et de professeurs, l’orthographe est de plus en plus malmenée par les nouvelles générations. Les enfants, les personnes avec trouble spécifique du langage écrit (dyslexie-dysorthographie) et mêmes certains adultes rêvent d’un monde sans règles d’orthographe.

Le français écrit : une langue complexe.

Un phonème (c’est à dite un son) a plusieurs écritures possibles en français. Prenons un exemple, si je veux écrire le mot « faim ». Alors, il faudra que je choisisse parmi les graphies possibles de ce son en français : « in, im, yn, ym, ain, aim, ein » (Bobillier, 2022).

Pas si simple … Alors pourquoi s’acharner à apprendre cette orthographe si complexe ? Une évidence semble donc s’imposer à nous : il faudrait bannir l’orthographe à tout jamais.

Mais alors, une écriture phonétique suffirait-elle ? Que se passerait-il dans ce monde futuriste et improbable ?

Un désaccord entre les francophones du monde.

Dister (2016) le clame haut et fort, les prononciations diverses et variées des français de France mais aussi des québécois et tant d’autres francophones ne pourraient s’accorder sur une unique transcription. Elle prend l’exemple des a ouverts et fermés (pâte/patte) ou bien le brin/brun. En voilà des points complexes qui ne permettent pas de mettre tout le monde d’accord !

L’autrice conclut sur ce point : « On le voit, penser que l’on aurait qu’à retranscrire phonétiquement les sons est une utopie qui fantasme un français unifié et uniforme, français qui n’existe pas ». (Dister,2016)

Un apprentissage plus facile de l’écriture mais un problème de sens

Néanmoins, ce monde rêvé sans règle d’orthographe amènerait d’autres difficultés. L’écriture phonétique serait certes plus facile à intégrer mais poserait des problèmes pour accéder rapidement au sens des textes (Dister, 2016).

En 2016, Dister cite le parfait exemple qui illustre ce propos : les homophones. Le dictionnaire en ligne le Robert nous retranscrit la phrase de Jacques Prévert : « Tous les matins, je me lève de bonheur. ». Si on se lève de bonheur ou de bonne heure, le monde n’est plus le même et la fatigue non plus !

Ainsi, vous comprenez bien que l’âge d’or d’un univers sans orthographe n’a pas encore sonné. Pourrait-il sonner un jour ?

En attendant, comment aider nos enfants en orthographe ?

Pour aider un enfant en orthographe, il faut lui montrer un système fort et génératif qui permet de construire 8 mots sur 10 en français. Oui oui ! 80 % des mots du français ! En voilà une jolie promesse que nous offre la morphologie dérivationnelle. L’art de manier les préfixes, radicaux et suffixes est une vraie notice de notre orthographe. Pour comprendre l’orthographe facilement, il faut montrer ce principe de construction des mots aux enfants.

Morpho Toutou est un support d’initiation facile à mettre en place à partir du CE1. Pourquoi attendre plus longtemps ? L’enfant maîtrise le système des sons, il peut alors monter son orthographe d’usage avec ce principe.

Enfin, Morpho Toutou 2 se propose de montrer comment fonctionne l’orthographe aux enfants et adolescents. Il est préconisé à partir du CM1 car nécessite plus d’évocation du vocabulaire.

À bientôt pour un nouvel article 🙂

Camille et Plume

Bibliographie :

  • Bobillier-Chaumont, I. (2022) : Formation rééducation des troubles d’acquisition du langage oral et écrit : « Et si c’était le sens qui commandait la forme ? ».
  • Dister, A. (2016) : « Et si on essayait un monde sans orthographe ? » La Revue Nouvelle, (N°6) p63-67.
  • Le Robert, Dico en ligne.

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