Recopier pour apprendre une dictée : bonne ou mauvaise idée ?

Les devoirs à la maison

Malgré de nombreuses réformes, les devoirs sont encore nombreux et parfois conséquents pour nos patients en primaire. Bien souvent, les parents se débrouillent comme ils peuvent avec leurs connaissances et les moyens du bord pour aider aux mieux leurs enfants. Mais faire les devoirs peut vite devenir un moment conflictuel entre parents et enfants …

Les devoirs qui s’éternisent

D’une famille à l’autre, d’un enfant à l’autre des discours différents sont mis en évidence. Néanmoins, la plupart s’accorde sur des difficultés à rester concentré en fin de journée. Et c’est normal ! Après une journée d’apprentissage, il faut encore travailler et rester attentif pour les devoirs. Pas facile …

Des difficultés pour se concentrer au moment des devoirs

Une astuce intéressante pour mobiliser l’attention de votre patient ou enfant pendant une tâche : le timer timer. Ce petit réveil montre l’écoulement du temps de manière simplifiée pour les enfants. Sous forme d’application ou d’objet réel cet outil est très efficace pour visualiser le temps restant ! Ainsi les 10 minutes consacrées à l’exercice de maths ne durent pas plus et la concentration est de meilleure qualité.

Une méthode efficace pour faire les devoirs ?

La gestion du temps et de la concentration c’est une chose mais la méthodologie de travail en est une autre. Malheureusement pas de recette miracle proposée par l’école. On a tous connu les préparations de dictée et les heures passées à recopier les mots sans pour autant obtenir un résultat à la hauteur du temps passé à apprendre. Frustrant pour les parents et les enfants …

Et l’orthophoniste dans tout ça ?

L’orthophoniste a aussi pour rôle d’accompagner les difficultés des patients avec troubles des apprentissages dans leur quotidien. Je propose toujours dans la mesure du possible une guidance aux parents (lorsqu’ils sont en demande) afin de les aider dans le quotidien scolaire : les devoirs.

Recopier pour apprendre une dictée : est-ce efficace ?

Recopier un mot avec le modèle sous les yeux, c’est rester à l’étape de perception. Je regarde le mot et je note la même chose à côté. Mais rester à l’étape de perception, ce n’est pas évoquer/ mettre dans sa tête pour restituer plus tard.

Par exemple, vous avez regardé des millions de fois le logo Coca Cola et ce n’est pas pour autant que vous savez dessiner le logo trait pout trait (Donéa, 2015).

Mais alors que faire ?

Mes formations et lectures en gestion mentale m’ont permis de proposer des astuces aux parents d’enfants que j’accompagne en orthophonie.

Je vous propose ici un exemple de méthodologie pour réviser une dictée de mots.

5 étapes pour préparer sereinement une dictée

  • Étape 1 : Dicter tous les mots à votre enfant pour faire l’état des lieux de ce qu’il connaît déjà. (Les mots correctement écrits sans hésitation ne seront pas travaillés).
  • Étape 2 : Corriger les erreurs avec l’enfant au fur et à mesure.
  • Étape 3 : Fermer le cahier et enlever la feuille de correction. Cette étape est la clé puisqu’elle va induire l’évocation c’est à dire que l’enfant va mettre le mot dans sa tête car le support n’est plus sous ses yeux.
  • Étape 4 : Pour chaque mot que l’enfant ne connaît pas, lui poser des questions pour l’amener à évoquer/ faire revenir le mot dans sa tête : Combien de lettres dans le mot … ? Quelle est la dernière lettre du mot … ? etc …
  • Étape 5 : faire écrire le mot sur l’ardoise ou la feuille pour vérifier la trace mentale du mot.

Ces étapes peuvent être reproduites le lendemain et ce jusqu’au jour de la dictée. La liste de mots à revoir va diminuer au fil des jours.

Comment réviser une dictée avec mon enfant dysgraphique ?

Pour les patients dysgraphiques, je propose aussi aux parents d’utiliser les lettres mobiles ( du scrabble par exemple) pour amoindrir l’effort du graphisme en fin de journée.

Vous l’aurez compris il ne s’agit pas d’une recette miracle mais plutôt d’idées à essayer ou adapter à votre enfant.

Bonne application !

Camille et Plume

Bibliographie :

  • Donéa, G. (2015). Formation en Gestion mentale : niveau 1. Document de travail.
  • Dubuc, M. (2013). Apprendre avec des outils pédagogiques « facilitateurs de pensée » : gestion mentale et transfert des apprentissages. Lyon, France : Chronique Sociale.
  • Evano, C. (1999). La gestion mentale : un autre regard, une autre écoute en pédagogie. France : Ed. Nathan Pédagogie.
  • La Garanderie, A. & Arquié, D. (1994). Réussir ça s’apprend : un guide pour tous les parents. France :Bayard.
  • La Garanderie, A. & Cattan, G. (1988). Tous les enfants peuvent réussir. Belgique : Marabout.
  • Pébrel, C. (1993). La gestion mentale à l’école : concept et fiches pratiques. Paris : Edition Retz.

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